LCD2007

La connerie de 2007 Revue de presse des articles à ne pas manquer

Clowneries

Clowneries en Sarkoland qui méritent d’être racontées

Pensées…

…à 2 cents d’euro : Il y a comme un truc étrange dans ce pays.

Sarkotron

Sarkotron : le Littératron remis au goût du jour

La Presse…

…fait décidément tout pour plaire. Même le pire.

Imprimer Imprimer
Home » Articles, Pensées...

Identité nationale : une vieille histoire bien puante…

Submitted by on 14 décembre 2009 – 13 h 51 min3 Comments
Identité nationale : une vieille histoire bien puante…

Paulo est un con. Il faut bien s’y résoudre même si ce n’est pas agréable. Paulo est un vrai con. Il démarre au quart de tour. Suffit de verser une goutte de carburant dans le réservoir et paf, il démarre. Attention, hein. Il ne démarre pas lentement, il monte en régime illico. Paulo a existé à toutes les époques. Il a . de tout, mais particulièrement de l’autre. Surtout s’il n’est « pas tout à fait comme lui ». Paulo s’est illustré avant la dernière guerre et a trouvé toute sa mesure pendant la période vichyste. Alors que les Allemands n’en demandaient pas tant, Paulo a tout fait pour persécuter les Juifs. Bien entendu, les élucubrations de Paulo ne mènent plus droit vers les chambres à gaz, mais tout de même… Elles contribuent à créer une forme de violence peu ragoutante.

Aujourd’hui, Paulo n’en a plus autant après les Juifs. Il s’est trouvé un nouveau bouc émissaire. Il est « étranger ». Plutôt musulman. Et Paulo caricature, avec tous les risques de dérive que cela implique. Il amalgame, il travestit la pour que la peur se diffuse. Pour que « l’autre » soit un repoussoir. L’autre, il tue des moutons dans sa baignoire, il a des sympathies pour les terroristes, il vient piquer le boulot des bons français, il a plusieurs femmes, il les voile, il veut imposer sa « culture » au lieu de s’intégrer dans celle de Paulo. Ca fait peur hein ?

Paulo, qui est très con, rappelons-le, c’est le bon sens près de chez vous. C’est le gars un peu bourré, un peu perdu, au comptoir, au Bar des amis. Il est le spécialiste des discussions de comptoir, justement. Et attention, il a des preuves de ce qu’il avance. Pas n’importe lesquelles. Du solide, du béton armé. Une sorte de gloubi-boulga issu de ce qu’il a cru voir sur TF1, de ce qu’il croit avoir lu dans Valeurs Actuelles et le Figaro Magazine, de ce qu’il croit avoir entendu sur Radio Courtoisie. Le tout mélangé aux grandes vérités issues de ses dernières 10.000 discussions de comptoir. Parce que Paulo, il en passe du temps au comptoir, à refaire le monde avec ses amis philosophes, politologues, sociologues et autres trucologues.

Décomplexant 95 : le carburant qui nettoie le moteur de Paulo tout en le boostant

Mais Paulo, il lui faut du carburant. Et c’est étrange, mais aujourd’hui, du carburant décomplexant,  il en a autant qu’il veut. On lui en donne en veux-tu, en voilà. Dernière livraison en date, le débat sur l’. Voulu par Nicolas Sarkozy, balancé sur le comptoir de Paulo par Eric Besson, ce débat ne pouvait que relancer Paulo.

Le problème avec Paulo, c’est que quand il commence à parler, qu’il soit Suisse ou Français, les politiques ne savent pas ne pas l’écouter. Ne pas rebondir sur ses conneries. Ils en rajoutent. Il y a ceux qui le caressent dans le sens du poil, ceux qui prennent l’air d’être choqués.

Du coup, rapidement, tous les copains de Paulo s’en mêlent. Et des copains, il en a plein. Même pas besoin de lancer un débat sur l’identité nationale pour qu’ils s’expriment comme sous Vichy. Le bouc émissaire a changé, mais c’est la même haine de l’autre.

« Les peuples d’ sont accueillants, sont tolérants, c’est dans leur nature et dans leur culture. Mais ils ne veulent pas que leur cadre de vie, leur mode de pensée et de relations sociales soient dénaturés. Et le sentiment de perdre son identité peut être une cause de profonde souffrance. La mondialisation contribue à aviver ce sentiment. »

En voilà une tirade intéressante. L’un des nègres de Nicolas Sarkozy a encore sévi. C’est presque aussi beau que le discours de Dakar.

Phase 1 : nous sommes accueillants et tolérants. C’est un postulat. Les Italiens, les Espagnols, les portugais, les Juifs s’en souviennent en effet.  Plus récemment, les Afghans, les Africains, les Chinois (entre autres), qui ont pu découvrir les plaisirs raffinés de l’hébergement cinq étoiles en centre de rétention, avec leurs enfants et même parfois leurs bébés, qui ont pu apprécier les collations de qualité sur France Air Charter, l’ont bien compris.

Phase 2 : attention, nous sommes gentils, mais faudrait voir à pas « dénaturer » notre cadre de vie, notre mode de pensée et nos relations sociales.

Paulo est bien d’accord avec ça. D’ailleurs, il n’oublie pas de rappeler à Gérard que, avec le bruit et l’odeur de son voisin, il devient fou.

Bien entendu, un esprit chagrin pourrait tenter d’expliquer, en vain, à Nicolas Sarkozy et à son nègre, que ce ne sont pas les peuples qui sont accueillants en matière d’, que ce ne sont pas les immigrants qui dénaturent les cadres de vie, les modes de pensées ou les relations sociales. Depuis des lustres, ce seraient plutôt les gouvernements successifs qui ne font rien pour intégrer les nouveaux venus, qui les parquent dans des cités qui n’ont rien d’un « cadre de vie » mais qui ressemblent plutôt à un lieu de non vie. Ce sont les gouvernements qui ne guident pas véritablement les modes de pensées de leurs peuples. Qui soufflent sur les braises pour, souvent, des raisons électoralistes. Et comme Paulo est un con, il suffit de pas grand chose pour que son mode de pensée sente très mauvais.

« Cette sourde menace que tant de gens dans nos vieilles nations européennes sentent, à tort ou à raison, peser sur leur identité, nous devons en parler tous ensemble de peur qu’à force d’être refoulé ce sentiment ne finisse par nourrir une terrible rancœur. »

En voilà une rhétorique intéressante. « Sourde menace ». Miam… L’ennemi intérieur n’est pas loin… Dites à un peuple qu’il y a une « sourde menace » qui pèse -peut-être, peut-être pas – sur lui, il y a des chances pour qu’il oublie que vous avez dit « peut-être, peut-être pas ». Et qu’il ne retienne que la « sourde menace » que vous avez évoquée. Qui l’a évoquée ? Paulo ou son président ? Son président. En cela, il donne à Paulo un « mode de pensée ». Une ligne directrice.

Cette ligne se révèle également lorsque l’on regarde de près les moyens utilisés dans ce texte du président pour définir, même inconsciemment, cet autre, celui qui peut créer à tort ou à raison ce sentiment de menace chez les bons français. Parle-t-on des bouddhistes ? Parle-t-on du judaïsme ? Parle-t-on de l’animisme ? D’autres religions ? Si tant est que le fait d’avoir une croyance religieuse puisse être un facteur de risque pour une supposée identité nationale ?

Non. On parle de l’Islam. Et des musulmans. A plusieurs reprises, bien entendu. Le message est tellement clair, au moins pour certain, que même ceux qui ont accepté les hochets du président bling-bling finissent par dire que quand même, c’est un peu dangereux. Ainsi, Yazid Sabeg, nommé commissaire à la diversité et à l’égalité des chances par Nicolas Sarkozy trouve que sur ce coup-là, son copain va trop loin. Va-t-il démissionner de son poste et se mettre en accord avec sa conscience ? Qui sait.

Le président n’oublie pas sa propre « sourde menace » à l’endroit des musulmans de France dans l’avant-dernier paragraphe du texte de son nègre.

Evoquons, évoquons, il en restera bien quelque chose… Quelque chose de puant. Quelque chose qui ne nous grandit pas. Quelque chose qui est une énième insulte à l’intelligence. Quelque chose qui nous fera entrer dans les livres d’histoire. A nouveau.



Alhoevera, Luz Casal, Fairouz, Ojos et Brujo, Chambao, (grupo humano !), Avishai Cohen, La Blanche et quelques autres ont accompagné l’écriture de cet article.

Related Posts:

3 Comments »