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Novlangue, règne du faux : “traître, oh mon traître, contemple mon ouverture !”

Submitted by on 31 mai 2007 – 10 h 36 minNo Comment

Rien de bien étonnant. Avec l’accession au pouvoir des néo-conservateurs -cela s’est vérifié aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne-, les mots changent de sens. Le langage, les discours, sont remodelés pour mieux faire coller des rêves, une vision du monde, à une qui s’obstine à les contredire.

Il y a quelques jours par exemple, Tony Blair était en Irak pour une dernière visite dans ce pays ravagé et transformé en nouvelle poudrière du Moyen Orient. Les militaires ne parlent-ils pas aujourd’hui de « pays en voie d’irakisation » pour désigner un pays qui s’enfonce dans le chaos ? Tony Blair estime pour sa part qu’il n’y a pas de regrets à avoir : « Je n’ai aucun regret d’avoir fait disparaître Saddam Hussein ». « J’ai pensé que la Grande-Bretagne devait rester aux côtés des Etats-Unis après le 11 septembre. Je n’ai jamais changé d’avis, je ne le regrette pas. Je suis fier de la relation que nous avions eue, je suis fier de la relation entre nos deux pays ».

Plus près de nous, Nicolas Sarkozy s’efforce de nous faire croire qu’il a nommé « un d’ouverture ».

Cherchons la définition de l’ouverture politique…

« Abandon d’une attitude d’hostilité, d’intransigeance ou d’ostracisme à l’égard d’un adversaire ou d’un partenaire politique (d’apr. GILB. 1980). L’ouverture à l’Est ».

On est loin de cette définition, n’en déplaise aux partisans du nouveau Président. Au contraire. L’idée de ce dernier ne semble pas être d’abandonner l’intransigeance ou l’ostracisme à l’égard du ou du . Mais plutôt de les dissoudre par divers artifices, comme il l’a déjà fait avec le Front National. En reprenant des thèmes sordides du , Nicolas Sarkozy a accaparé le vote extrémiste -et souvent raciste- favorable à Jean-Marie Le Pen. En poussant à la traîtrise quelques personnalités de gauche, il semble, aux yeux de l’opinion publique, démontrer que les autres partis refusent de fait de participer au relèvement annoncé de notre pays. « Vous critiquez ceux qui préfèrent travailler à la relance de ce pays ? Vous faites donc partie de l’anti-France », laisse penser Nicolas Sarkozy.

Bienvenue dans la novlangue sarkozienne…

Que nous dit Wikipedia sur la novlangue ? « La novlangue (newspeak en anglais) est la langue officielle de l’Océania inventée par George Orwell pour son roman 1984. Il est une simplification lexicale et syntaxique de la langue destinée à rendre impossible l’expression des idées subversives et à éviter toute formulation de critique (et même la seule « idée » de critique) de l’État. S’opposant à l’ancilangue, « langue ancienne », il est proche de la langue réelle dite politiquement correcte. ».

« Prenons pour exemple le mot « blancnoir ». Quand il qualifie un ennemi, il exprime son esprit de avec les faits, de dire que le noir est blanc. Mais lorsqu’il qualifie un membre du Parti, il exprime la soumission loyale au Parti, l’aptitude à croire que le noir est blanc, et plus encore, d’être « conscient » que le noir est blanc, et d’oublier que cela n’a jamais été le cas (grâce au principe de « doublepensée ») ».

« Je proposais un rassemblement, et Nicolas Sarkozy a fait des ralliements »

Pudiquement, on assène au bon peuple qu’il y a quelques « transfuges » qui ont rejoint le gouvernement Fillon. Pourquoi ne pas utiliser les mots justes ? La langue française propose un mot très précis pour des gens comme Bernard Kouchner, Eric Besson ou Martin Hirsch. Le mot traître est plus approprié. Non pas pour leur jeter la pierre. Ils sont libres de leurs choix et de leurs idées.

N’y voyez rien de péjoratif. Le traître est celui qui renie ses actes, ses prises de position, ses paroles. Celui qui ne met pas en accord ses convictions profondes affichées et ses actes.C’est bien le cas de ces « traîtes » de gauche, comme celui des « traîtes » du centre. Eux qui après avoir soutenu François Bayrou et sa démarche ni droite ni gauche, après avoir dénoncé avec lui les travers de Nicolas Sarkozy, se rallient à lui pour des raisons électorales (conserver un poste).

Comment ne pas s’interroger sur ces gens qui ont soudain mis à la poubelle ce sur quoi ils ont fondé leur chemin politique ? Ces convictions profondes qui ne peuvent que s’opposer de manière -normalement- irréductible à celles du nouveau président de la république ?

Eh quoi ! il avait juré avec eux, la veille, et on le trouvait au fond, en compagnie des autres ? (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1415)

François Bayrou, qui a pourtant un parcours plutôt de droite explique d’ailleurs : « Je proposais un rassemblement, et Nicolas Sarkozy a fait des ralliements ».

Le règne du faux, comme pour la description de la novlangue par Wikipedia, se caractérise par la capacité à dire que le noir est blanc et inversement, sans ciller. Prenons exemple de ce que nous dit la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse : « La question de la rénovation de la vie étudiante, que ce soit les aspects immobiliers, les aspects sociaux, les bourses, la , nous voulons en faire aussi une question centrale de l’Enseignement supérieur », a-t-elle promis, en rappelant avoir « entendu le malaise des étudiants qui s’est exprimé pendant la crise du CPE ».

Quelqu’un se souvient de qui a lancé le CPE ? De quelle manière ont été « entendus » les étudiants qui se sont retrouvés devant la ?

Un dernier petit tour de la novlangue en vogue. La « rupture ».

Nicolas Sarkozy, issu de 30 années de l’Etat RPR, proche de Charles Pasqua (le SAC, les voltigeurs et Malik Ousekine, etc.), d’Edouard Balladur, de Jacques Chirac. se veut le chantre d’une rupture avec la politique telle qu’elle a été menée depuis 30 ans… La rupture avec le passé se traduit également, parait-il, dans la composition du gouvernement.

  • Alain Juppé : proche de Jacques Chirac depuis 1976.
  • Jean-Louis Borloo : parcours de centre-droit depuis 1989.
  • Michèle Alliot-Marie : membre de la direction du RPR (puis de l’) depuis 1981.
  • Bernard Kouchner : membre du paysage politique et people depuis toujours (déjà actif en 1968 http://www.aporismes.com/Sarkotron/ ?p=5).
  • Brice Hortefeux : « porte-flingue de Nicolas Sarkozy » depuis 1976.
  • : opportuniste depuis 1987.
  • Xavier Bertrand : militant RPR depuis l’âge de 16 ans.
  • Xavier Darcos : directeur du cabinet du ministre de l’Education en 1994.
  • Valérie Pécresse : travaillait déjà à la présidence de la république au cours du premier mandat de Jacques Chirac.
  • Hervé Morin : député de droite depuis 1998.
  • Roselyne Bachelot : déjà secrétaire générale adjointe du RPR en 1989.
  • Christine Boutin : membre de l’ depuis plus de 20 ans, puis de l’UMP depuis sa création. Connue pour son « ouverture » d’esprit.
  • Christine Lagarde : élue 5e femme d’ européenne par le Wall Street Journal et figurant au 30e rang des femmes les plus puissantes au monde, d’après le classement 2006 du magazine américain Forbes.
  • Christine Albanel : déjà au secrétariat général de l’Elysée sous Giscard.
  • Eric Woerth : fondateur et premier président du club de la boussole, qui regroupe trente-huit députés UMP “réformistes” ayant juré fidélité au Président de la République Jacques Chirac et au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Ancien directeur financier et administratif du RPR à partir de 1993 et ancien conseiller parlementaire à Matignon d’Alain Juppé après 1995, il est réputé proche de l’ancien Premier ministre.
  • Roger Kartouchi : gaulliste et longtemps proche de Philippe Séguin (il a été son chef de cabinet au ministère des Affaires sociales, de 1986 à 1988, et à la présidence de l’Assemblée nationale, de 1993 à 1997).
  • Eric Besson : opportuniste depuis 2007
  • Dominique Bussereau : déjà chargé de mission au ministère de l’Intérieur de 1976 à 1978…
  • Jean-Pierre Jouyet : opportuniste depuis 2007.
  • Martin Hirsch : idem.

Il serait petit de parler de la rupture symbolisée par les soutiens (du passé), comme Henry Salvador, Mireille Mathieu, Julie Lescaut (qui est-ce ?), Didier Barbelivien, Carlos, Gilbert Montagné, et j’en passe.
Il aura fallu de trop nombreuses années pour que les Etats-Unis s’éveillent et que le peuple n’inflige une claque électorale à George Bush. Ce dernier et son ne passeront probablement pas le cap des prochaines élections. Tony Blair quitte également la scène.

Combien de temps nous faudra-t-il pour tester les idées saugrenues et le règne du faux de Nicolas Sarkozy ? Combien de temps pour comprendre qu’elle sont une mystification ? Avec quelles conséquences ? Mystère.

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