Financiers : comme il est doux de se mentir à soi-même…
Observons la tendance hier sur les marchés financiers :
“Les Bourses européennes ont terminé la séance en forte hausse, soutenues par la perspective d’une résolution rapide de la crise de la dette irlandaise. Les valeurs bancaires ont été les principales gagnantes de cette annonce. L’euro a progressé face au billet vert à la faveur d’un regain d’optimisme sur la résolution de la crise de la dette irlandaise.”
La presse salue dans son ensemble ce “regain d’optimisme”, comme elle aime à définir ce type de tendance.
Sans regarder plus loin que l’événement, elle se contente de rapporter un mouvement sur certains marchés, un jour donné.
Petit souci, cela risque de ne pas durer.
Premier élément, lorsque les vrais chiffres seront connus pour l’Irlande, l’optimisme des investisseurs risque de fondre comme neige au soleil. En outre, lorsque tout le monde aura bien compris la situation, la spirale risque d’être sérieuse, chacun voulant sortir de ses positions avant qu’il ne soit trop tard. Le jeu des chaises musicale marche aussi très bien dans les salles de marchés. Illustrons le propos avec les CDS sur Anglo Irish Bk Corp Ltd. Un bond de 264 points de base au cours du dernier mois à 1.106 points. Et de 2.3% le 18 novembre.
Deuxième élément, il n’est jamais inutile de se pencher sur le passé pour analyser le présent. Souvenez-vous, le 7 mai dernier, la crise grecque explosait. A cette date, les CDS de la dette souveraine du pays étaient à 954 points de base. L’Europe et le FMI ont mobilité 750 milliards d’euros pour démontrer aux marchés qu’elle ne laisserait pas tomber un de ses membres. Résultat ? Les CDS de la dette souveraine grecque ont atteint 7 mois plus tard 968 points de base. On voit combien les investisseurs sont rassurés.
Ne parlons pas des pays membres de l’UE. Il y a quelques jours, l’Autriche a refusé de régler les montants qui lui correspondent pour l’aide à la Grèce. Peu de temps après, c’est l’UE dans son ensemble qui repoussait l’aide prévue pour décembre jusqu’au mois de janvier, après une réunion des ministres des finances.
Tic, tac, tic, tac…
[...] un peu pourquoi le plan de soutien à la Grèce donne de si piètres résultats, pourquoi les CDS de la dette souveraine grecque sont à un niveau plus élevé qu’avant la mis…. Ce qui traduit un terrible et très inquiétant manque de confiance des investisseurs vis-à-vis [...]