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Oui-Oui comme livre de chevet

Submitted by on 19 mars 2009 – 21 h 05 minNo Comment

C’est beau comme un tableau de Michel-Ange. Prima, dans son édition d’avril, se penche sur la politique et la vie de couple. A grands coups d’analyses psychologiques de haut vol, le journal féminin réfléchit à la possibilité d’un couple dont les membres n’auraient pas les mêmes idées politiques. Quoi de mieux pour illustrer le propos, à part les habituels avis d’experts, que des portraits de couples de droite et de gauche ? Et c’est là que ça devient aussi beau que la voûte de la chapelle Sixtine…

Il faut lire tout doucement, en savourant chaque mot, le portrait du petit couple et particulièrement ce que nous dit la jeune femme : « Plus le temps passe, plus nos idées se rejoignent. Même sur le plan littéraire ! Je lisais beaucoup Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, pour des raisons esthétiques. Aujourd’hui, je découvre Jean d’Ormesson, plus conforme à ma vision du monde. C’est grâce à Mathieu ».

On pourrait presque s’arrêter là et méditer en silence. Mais tout de même… Ces propos sont révélateurs d’une qui mérite que l’on s’y attarde un peu.

Le niveau baisse ma bonne dame

Ce n’est certainement pas évident à comprendre pour Stéphanie, auteur de cette déclaration merveilleuse, mais voici une preuve lumineuse de l’appauvrissement culturel auquel sont soumis les sympathisants de l’UMP et plus largement les Français depuis que l’hôte de l’Elysée, symbole mondial de la viduitude, est leur leader maximo.

Il serait malvenu à ce stade de se lancer dans une analyse alors qu’un poète reconnu l’a faite il y a quelques jours dans Libération. Laissons [1] Alain Borer, artiste de la langue et des mots parler pour nous, il le fera bien mieux : « Casser le statut de la fonction publique, piétiner le principe d’égalité des chances, transformer les universités en entreprises concurrentes et les étudiants en clients, n’enseigner que ce qui se vend, voilà les saccages de monstrueux analphabètes. De la France, il ne restera bientôt plus que les lettres Fnac, par effacements successifs. (…) Il y a le Réel. La politique s’occupe du Réel. Et il y a le Symbolique, c’est à dire l’ordre des significations. Roland Barthes disait que le Symbolique est ce qui signifie deux fois. La colombe désigne l’oiseau elle signifie la paix. Dans la deuxième signification, c’est à nous que ce discours d’adresse. La nuit du Fouquet’s, Bigard au Vatican, le t-shirt NYPD, Eurodisney, la vie privée à l’Elysée, le discours de Dackar, « casse toi pauv’con », etc. : cette saga triangulée dans le monde entier « nous » signifie « en retrour ». Ainsi la totale nullité intellectuelle du discours du 22 janvier et son « incongtruité » signifient doublement. Il y eut naguère la fracture sociale. Il y a désormais la fracture symbolique. Elle élargit la précédente, mais vient cette fois du sommet de l’Etat ! La même logique inconsciente, par la recherche d’une relation directe avec tous en tous domaines, implique la disparition des corps intermédiaires. Cette névrose implique chez l’agité-moteur au pouvoir un comportement de tsar, et pourrait s’appeler le tasrkozysme. La fracture symbolique fait passer la France du côté de la déculturation (Sarkozy-Berlusconi, kif-kif bourricot). De surcroît, le tsarkozysme, cette monarchie névrotique, hâte la fin de la démocratie ».

Aucun doute, encore 3 ans de présidence Sarkozy et Stéphanie aura lu la collection complète de « Oui-Oui », forcément plus conforme à sa « vision du monde ».


Notes :

[1] avec son accord

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