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Discours du soir du deuxième tour

Submitted by on 8 mai 2007 – 15 h 41 minNo Comment

Discours du soir du deuxième tour publié sur le site de l’UMP. Une autre version (prononcée à la TV) existe et est publiée à la suite.

 

Je serai le Président de tous les Français
Nicolas Sarkozy

Salle Gaveau – second tour de l’élection présidentielle
Dimanche 6 mai 2007

Mes chers compatriotes,

En m’adressant à vous ce soir, dans ce moment qui est, chacun le comprend, exceptionnel dans la vie d’un homme, je ressens une immense émotion.

J’éprouve depuis mon plus jeune âge la fierté indicible d’appartenir à une grande, vieille et belle nation, la France. Je l’aime comme on aime les êtres chers qui nous ont tout donné. Maintenant c’est à mon tour de tout lui donner.

Ce soir ma pensée va aux millions de Français qui aujourd’hui m’ont témoigné leur confiance. Je veux leur dire qu’ils m’ont fait le plus grand honneur qui soit à mes yeux en me jugeant. digne de présider aux destinées de la France.

Ma pensée va à tous ceux qui m’ont accompagné dans cette campagne. Je veux leur dire ma gratitude et mon affection.

Ma pensée va à Madame Royal. Je veux lui dire que j’ai du respect pour elle et pour ses idées dans lesquelles tant de Français se sont reconnus.

Ma pensée va à tous les Français qui n’ont pas voté pour moi. Je veux leur dire que par-delà le combat politique, par-delà les divergences d’opinions, il n’y a pour moi qu’une seule France.

Je veux leur dire que je serai le Président de tous les Français, que je parlerai pour chacun d’entre eux. Je veux leur dire que ce soir, ce n’est pas la victoire d’une France contre une autre. Il n’y a pour moi ce soir qu’une seule victoire, celle de la démocratie, celle des valeurs qui nous unissent, celle de l’idéal qui nous rassemble. Ma priorité sera de tout mettre en œuvre pour que les Français aient toujours envie de se parler, de se comprendre, de travailler ensemble.

Le peuple français s’est exprimé. Il a choisi de rompre avec les idées, les habitudes et les comportements du passé. Je veux réhabiliter le travail, l’autorité, la morale, le respect, le mérite. Je veux remettre à l’honneur la nation et l’identité nationale. Je veux rendre aux Français la fierté d’être Français. Je veux en finir avec la repentance qui est une forme de haine de soi, et la concurrence des mémoires qui nourrit la haine des autres.

Le peuple français a choisi le changement. Ce changement je le mettrai en œuvre parce que c’est le mandat que j’ai reçu du peuple et parce que la France en a besoin. Mais je le ferai avec tous les Français. Je le ferai dans un esprit d’union et de fraternité. Je le ferai sans que personne n’ait le sentiment d’être exclu, d’être laissé pour compte. Je le ferai avec la volonté que chacun puisse trouver sa place dans notre République, que chacun s’y sente reconnu et respecté dans sa dignité de citoyen et dans sa dignité d’homme. Tous ceux que la vie a brisés, ceux que la vie a usés doivent savoir qu’ils ne seront pas abandonnés, qu’ils seront aidés, qu’ils seront secourus. Ceux qui ont le sentiment que quoi qu’ils fassent ils ne pourront pas s’en sortir doivent être sûrs qu’ils ne seront pas laissés de côté et qu’ils auront les mêmes chances que les autres.

J’appelle tous les Français par-delà leurs partis, leurs croyances, leurs origines, à s’unir à moi pour que la France se remette en mouvement.

J’appelle chacun à ne pas se laisser enfermer dans l’intolérance et dans le sectarisme, mais à s’ouvrir aux autres, à ceux qui ont des idées différentes, à ceux qui ont d’autres convictions.

Je veux lancer un appel à nos partenaires européens, auxquels notre destin est lié, pour leur dire que toute ma vie j’ai été européen, que je crois en la construction européenne et que ce soir la France est de retour en . Mais je les conjure d’entendre la voix des peuples qui veulent être protégés. Je les conjure de ne pas rester sourds à la colère des peuples qui perçoivent l’Union Européenne non comme une protection mais comme le cheval de Troie de toutes les menaces que portent en elles les transformations du monde.

Je veux lancer un appel à nos amis Américains pour leur dire qu’ils peuvent compter sur notre amitié qui s’est forgée dans les tragédies de l’Histoire que nous avons affrontées ensemble. Je veux leur dire que la France sera toujours à leurs côtés quand ils auront besoin d’elle. Mais je veux leur dire aussi que l’amitié c’est accepter que ses amis puissent penser différemment, et qu’une grande nation comme les Etats-Unis a le devoir de ne pas faire obstacle à la lutte contre le réchauffement climatique, mais au contraire d’en prendre la tête parce que ce qui est en jeu c’est le sort de l’humanité tout entière.

Je veux lancer un appel à tous les peuples de la Méditerranée pour leur dire que c’est en Méditerranée que tout se joue, et que nous devons surmonter toutes les haines pour laisser la place à un grand rêve de paix et de civilisation. Je veux leur dire que le temps est venu de bâtir ensemble une Union Méditerranéenne qui sera un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.

Je veux lancer à tous les Africains un appel fraternel pour leur dire que nous voulons les aider à vaincre la maladie, la famine et la pauvreté et à vivre en paix. Je veux leur dire que nous déciderons ensemble d’une politique d’ maîtrisée et d’une politique de développement ambitieuse.

Je veux lancer un appel à tous ceux qui dans le monde croient aux valeurs de tolérance, de liberté, de démocratie et d’humanisme, à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et par les dictatures, à tous les enfants et à toutes les femmes martyrisés dans le monde pour leur dire que la France sera à leurs côtés, qu’ils peuvent compter sur elle.

Mes chers compatriotes, nous allons écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire. Je suis sûr qu’elle sera grande et belle, et du fond du cœur ce soir je vous dis :

Vive la République !

Vive la France !

Version prononcée à la TV:

7 mai, 2007

Texte intégral de la déclaration de Nicolas Sarkozy Mes chers compatriotes

L’Intelligent d Abidjan : Infos en continu – Publie a 6:38 pm

En m’adressant à vous ce soir dans ce moment qui est, chacun le comprend, exceptionnel dans la vie d’un homme, je ressens une immense, une sincère et une profonde émotion. J’éprouve depuis mon plus jeune âge la fierté indicible d’appartenir à une grande, à une vieille, à une belle nation, la France. J’aime la France comme on aime un être cher, qui m’a tout donné. Maintenant, c’est à mon tour de rendre à la France ce que la France m’a donné ce soir. Ma pensée va aux millions de Français qui aujourd’hui, m’ont témoigné leur confiance.

Je veux leur dire qu’ils m’ont fait le plus grand honneur qui soit à mes yeux, en me jugeant digne de présider aux destinées de la France. Ma pensée va à tous ceux qui m’ont accompagné dans cette campagne, je veux leur dire ma gratitude, je veux leur dire mon affection. Je veux le dire d’abord à ma famille, je veux le dire à mes amis, je veux le dire à mes partisans, je veux le dire à tous ceux qui m’ont soutenu.

Mais ma pensée va à Mme Royal. Je veux lui dire que j’ai du respect pour elle et pour ses idées dans lesquelles tant de Français se sont reconnus. Respecter Mme Royal, c’est respecter les millions de Français qui ont voté pour elle. Le Président de la République doit aimer tous les Français quelle que soit leur opinion. Ma pensée va donc à tous les Français qui n’ont pas voté pour moi. Je veux leur dire que par-delà le combat politique, par-delà les divergences d’opinion, il n’y a pour moi qu’une seule France.

Je veux leur dire que je serai le président de tous les Français, que je parlerai pour chacun d’entre eux. Je veux leur dire que ce soir, ce n’est pas la victoire d’une France contre une autre. Il n’y a pour moi ce soir qu’une seule victoire, celle de la démocratie, celle des valeurs qui nous unissent, celles de l’idéal qui nous rassemble. Ma priorité sera de tout mettre en oeuvre pour que les Français aient toujours envie de se parler, de se comprendre, de travailler ensemble. Le peuple français s’est exprimé. Il a choisi de rompre, de rompre avec les idées, les habitudes et les comportements du passé. Je vais donc réhabiliter le travail, l’autorité, la morale, le respect, le mérite.

Je vais remettre à l’honneur la nation et l’identité nationale. Je vais rendre aux Français la fierté de la France. Je vais en finir avec la repentance, qui est une forme de haine de soi, et la concurrence des mémoires, qui nourrit la haine des autres. Le peuple français a choisi le changement. Ce changement, je le mettrai en oeuvre parce que c’est le mandat que j’ai reçu du peuple et parce que la France en a besoin. Mais je le ferai avec tous les Français. Je le ferai dans un esprit d’union et dans un esprit de fraternité. Je le ferai sans que personne n’ait le sentiment d’être exclu, d’être laissé pour compte. Je le ferai avec la volonté que chacun puisse trouver sa place dans notre République, que chacun s’y sente reconnu, s’y sente respecté dans sa dignité de citoyen et dans sa dignité d’homme. Tous ceux que la vie a brisés, ceux que la vie a usés doivent savoir qu’ils ne seront pas abandonnés, qu’ils seront aidés, qu’ils seront soutenus.

Ceux qui ont le sentiment que quoi qu’ils fassent, ils ne pourront pas s’en sortir, doivent être sûrs qu’ils ne seront pas laissés de côté et qu’ils auront les mêmes chances que les autres. J’appelle tous les Français par-delà leu parti, leurs croyances, leurs origines, à s’unir à moi pour que la France se remette en mouvement. J’appelle chacun à ne pas se laisser enfermer dans l’intolérance et dans le sectarisme, mais à s’ouvrir plus aux autres, à ceux qui ont des idées différentes, à ceux qui ont d’autres convictions.

Je veux lancer un appel à nos partenaires européens, auxquels notre destin est profondément lié, pour leur dire que, toute ma vie, j’ai été Européen, que je crois profondément, que je crois sincèrement en la construction européenne et que, ce soir, la France est de retour en Europe (applaudissements) . Mais je conjure nos partenaires européens d’entendre la voix des hommes qui veulent être protégés, de ne pas rester sourds à la colère des peuples qui perçoivent l’Union européenne non comme une protection, mais comme le cheval de Troie de toutes les menaces que portent en elle les transformations du monde. Je veux lancer un appel à nos amis américains pour leur dire qu’ils peuvent compter sur notre amitié (applaudissements) , qui s’est forgée dans les tragédies de l’Histoire que nous avons abordées ensemble. Je veux leur dire que la France sera toujours à leur côté quand ils auront besoin d’elle, mais je veux leur dire aussi que l’amitié, c’est accepter que ses amis puissent penser différemment (applaudissements) et qu’une grande nation comme les Etats-Unis a le devoir de ne pas faire obstacle à la lutte contre le réchauffement climatique, mais au contraire de prendre la tête de ce combat, parce que ce qui est en jeu c’est le sort de l’humanité tout entière. La France fera de ce combat sont premier combat.

Je veux lancer un appel à tous les peuples de la Méditerranée pour leur dire que c’est en Méditerranée que tout va se jouer, qu’il nous faut surmonter toutes les haines pour laisser la place à un grand rêve de paix et à un grand rêve de civilisation. Je veux leur dire que le temps est venu de bâtir ensemble une union méditerranéenne qui sera un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique (applaudisssements) . Ce qui a été fait pour l’union de l’Europe, il y a soixante ans, nous allons le faire aujourd’hui pour l’union de la Méditerranée (applaudissements) . Je veux lancer un appel à tous les Africains, un appel fraternel pour dire à l’Afrique que nous voulons l’aider ; aider l’Afrique à vaincre la maladie, à vaincre la famine, à vaincre la pauvreté, à vivre en paix. Je veux leur dire que nous allons décider ensemble d’une politique d’immigration maîtrisée et d’une politique de développement ambitieuse.

Je veux lancer un appel à tous ceux qui, dans le monde, croient aux valeurs de la tolérance, de la liberté, de la démocratie, de l’humanisme. A tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et par les dictatures, je veux dire à tous les enfants à travers le monde, à toutes les femmes martyrisées dans le monde, je veux leur dire que la fierté et le devoir de la France sera d’être à leurs côtés. La France sera au côté des infirmières lybiennes enfermées depuis huit ans. La France n’abandonnera pas Ingrid Bettancourt, la France n’abandonnera pas les femmes qu’on condamne à la burka, la France n’abandonnera pas les femmes qui n’ont pas la liberté, la France sera du côté des opprimés du monde. C’est le message de la France, c’est l’identité de la France, c’est l’Histoire de la France.

Mes chers compatriotes, nous allons écrire ensemble une nouvelle page de notre Histoire. Cette page de notre Histoire, mes chers compatriotes, je suis sûr qu’elle sera grande, qu’elle sera belle. Et du fond du coeur, je veux vous le dire, avec la sincérité la plus total qui est la mienne en ce moment où je vous parle :

vive la République et vive la France !

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